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La Fondation Cartier pour l’art contemporain présente la plus grande exposition à ce jour consacrée au travail et au militantisme de Claudia Andujar.
Depuis plus de cinquante ans, Claudia Andujar consacre sa vie à photographier et à protéger les Yanomami, l’un des plus grands groupes autochtones du Brésil.
Née à Neuchâtel en Suisse en 1931, elle a grandi en Transylvanie.
Son père juif hongrois a été déporté à Dachau où il a été tué avec d’autres membres de sa famille. Sa mère s’est enfuie avec elle en Suisse avant d’immigrer aux Etats-Unis en 1946 puis au Brésil en 1955.
C’est là qu’elle commence sa carrière de photojournaliste. En travaillant un article sur l’Amazonie, elle rencontre pour la première fois les Yanomami en 1971. Fascinée par la culture de ce peuple isolé, elle décide de se lancer dans une étude visuelle approfondie de leur quotidien. Soutenue par une bourse du Guggenheim, elle essaie de traduire par ses images la culture chamanique des Yanomami.
Elle invente et utilise de nombreuses techniques pour imprégner ses photographies d’une aura d’un autre monde et leur confère avec respect toute la magie de ce peuple qui se reconnaît en son travail. Grâce et dignité, pudeur et intimité, elle traduit avec force et douceur l’âme de cette communauté dans sa conception cosmologique de la nature et de l’univers.
Frappée en son enfance par le génocide européen, Claudia Andujar s’engage de tout son cœur à protéger les Yanomami menacés d’anéantissement par la déforestation et l’exploitation minière.
Au début des années 80, elle fût frappée en voyant ses amis étiquetés pour être vaccinés, ce numéro lui rappelant l’horreur de la Shoa, même si, en raison des épidémies amenées par les non autochtones, ces vaccins étaient nécessaires pour leur survie.
MARCADOS, 1981-1984.
Aracá, Amazonas/Surucucus, Roraima, 1983.


































































































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