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Et puis il y a l’univers des enfants qui a été le sien durant si longtemps, et qui est aussi le monde de la liberté où le temps n’existe plus. Elle s’attache aux formes, aux rythmes, aux matières et aux objets trouvés lors de ses longues promenades.
Vivian Maier utilise le noir et blanc avant de découvrir la musicalité de la couleur des années soixante. Elle s’essaie au cinéma mais loin de filmer une action elle suit le déplacement de son propre regard à la recherche de l’image photographique qui apparaît.
Une ombre sur le sol, son reflet dans la vitrine d’une boutique, la silhouette d’un clochard suspendu entre ciel et terre tel un empereur céleste de l’Amérique, des gens de la bonne société en soirée, des portraits de noirs ou de blancs malgré la ségrégation, un enfant qui pleure ou qui rit... autant de scènes dont l’émotion vibre pleine- ment pour toucher l’âme en son éternelle étoile.
Vivan Maier, libre dans sa tête, a su apporter sa magie dans notre monde et, en toute discrétion, y laisser à jamais sa lumière unique et sa grâce des petites choses accessibles.


































































































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