Page 67 - B-ALL#39 FRANCAIS
P. 67

Chaque portraituré était bien sûr désireux que ce souvenir soit le plus représentatif de sa beauté ou de son autorité.
Le « Portrait d’une jeune fille » vers 1470, de Petrus Christus, sai- sit l’essence éphémère et pure de la demoiselle prête à être mariée dans toute sa fragilité à la frontière de l’enfance et de la femme en devenir. Sa mine un peu boudeuse, son regard de biais, sa carrure tellement menue rappellent sa défiance face à ce monde d’adultes qui l’oblige à grandir alors que ses atours, de la coiffe au précieux collier qui orne son cou gracile, lui confèrent déjà un rang à tenir en tant qu’épouse d’un homme de pouvoir.
Il est fascinant de voir que chaque portrait projette un désir de lumière autour de thèmes aussi différents que l’amour, l’ambition, la famille, l’érudition ou la foi.
Sofonisba Anguissola, Zelfportret aan de schildersezel, ca. 1556–1557. ŁaŃcut, Muzeum-Zamek w ŁaŃcucie


































































































   65   66   67   68   69