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Les images du bord de mer au Havre avec les œuvres de jeunesse de Claude plantent le décor pour ce voyage au cœur de leur relation. En 1874, Claude Monet transgresse toutes les règles de la peinture académique et fait scandale avec son tableau « Impression, soleil levant ». La même année, il réalise le seul portrait de son frère Léon.
Très élégant avec sa redingote ornée d’une chaîne montre et une épingle, le grand col blanc de sa chemise relevé, la cravate nouée et le chapeau melon,
Léon apparaît comme un homme de tempérament, qui pendant plus de soixante ans, a aidé et appuyé la carrière artistique de son frère.
Sa puissance et sa force de caractère en font à l’évidence en homme d’importance dans sa vie sociale comme dans la place qu’il occupe en tant que mécène et collec- tionneur averti de Sisley, Pissarro ou Renoir. Son soutien a été primordial pour les jeunes impressionnistes qu’il a encouragé à participer aux expositions et dont il aimait à montrer les toiles de sa collection à ses visiteurs, amateurs et critiques d’art. A la suite de Léon, l’industriel rouennais François Depeaux collectionnera d’ailleurs des centaines d’œuvres impressionnistes. Léon achètera toutes ses toiles directement aux peintres par l’intermédiaire de son frère et ne passera jamais par le marchand d’art Paul Durand-Ruel.
L’engagement de Léon a été décisif dans le lancement de la carrière de son frère, cette collaboration fraternelle n’est pas sans rappeler l’attachement indéfectible et le soutien inconditionnel des frères Van Gogh en une version moins tourmentée.
Une très belle mise en lumière de la palette du cœur en ses liens de sang...
«La couleur est mon obsession quotidienne, ma joie, mon tourment.»
Claude Monet
Claude Monet - Anglais à la Moustache,
vers 1857 crayon sur papier gris avec rehauts de gouache, papier 24 x 16
Collection particulière


































































































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