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N’ayant pas la possibilité au début de sa carrière de payer des modèles, ses portraits sont d’abord consacrés à sa famille, sa mère, son fils Maurice Utrillo, ses soeurs, sa nièce et son amant. Avec la notoriété, les peintures de- viendront des portraits de la bourgeoisie et des femmes de la haute société. Dans ses autoportraits elle est toujours sévère envers elle-même.
Son dernier autoportrait, daté de 1931, alors qu’elle a 66 ans, représente une femme aux lèvres crispées, la poitrine vaguement tombante, une femme qui ne cache pas son âge sans volupté ni complaisance.
Souvent ses corps ont des positions complexes, comme dans “L’Acrobate» qui rappelle l’oeuvre de Degas et Toulouse Lautrec ou dans «La Petite Fille au miroir”.
Vers la fin de sa vie, elle se dédie aux paysages de la rue Cortot à Montmartre à la nature et aux fleurs.
«La Chambre bleue “ de 1923 montre une femme corpulente, ostensiblement moderne et libre. Loin des nus alanguis, c’est un corps au repos sans érotisme avec une attitude nonchalante. Cette femme émancipée, en pyjama avec la cigarette à la bouche et deux livres sur son lit, représente parfaitement l’attitude et les idéaux de Suzanne Valadon.
Suzanne Valadon
Portrait de Geneviève Camax-Zoegger, 1936 Huile sur toile, 56 × 46 cm
Italie, Bergame, collection particulière
Photo © Galleria Michelangelo