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Les teintes sourdes et en particulier le noir dominent partout avec un spécial gris
Rick Owen, nommé “dust”.
Chaque espace agit comme une « chapelle » dédiée à une obsession, un souvenir, un fan-
tasme ou un deuil.
La chambre de Rick Owens et Michèle Lamy, son épouse, muse et alter ego créatif, est
reconstituée dans ses moindres détails, jusqu’à la bibliothèque et au lit qu’il a lui-même
dessiné, en feutre noir.Dans le square du Palais Galliera, Rick Owens investit le jardin
avec des sculptures brutalistes en ciment, inspirées de son propre mobilier.
Trois silhouettes monumentales, intitulées Sisters of Mercy, veillent comme des icônes
silencieuses.
Des fleurs sombres, des ipomées bleues, chères à son enfance californienne, complètent
cette mise en scène quasi mystique.Même le restaurant temporaire du musée, Les Petites
Mains, adopte une esthétique owensienne pour faire du Musée Galliera pas simplement
un simple lieu d’exposition, mais un espace total, où la vie et l’art se confondent.” Temple
of Love» n’est pas une rétrospective classique.
C’est une œuvre en soi, immersive, introspective, visionnaire. Rick Owens y propose
une alternative aux normes culturelles dominantes, en cultivant l’ambiguïté, la douceur
subversive, la beauté du marginal.
Dans une époque en quête de nouveaux récits,
ce temple de l’amour et de la différence,
résonne comme un appel à la réinvention de soi.
La mode, chez Owens, n’est jamais décorative,
elle est langage, refuge, et parfois salut et sécurité.