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Sa composition graphique fait la richesse de ce magazine et l’exposition raconte la construction du mythe au fil des croquis, des photos et des patrons qui ont nourri cette inspiration.
Dès son lancement en 1867 à New York, Harper’s Bazaar s’éprend de la cause féminine avec sa première rédactrice Mary Louise Booth, suffragiste, aboli- tionniste et francophile.
Cocteau, Picasso et Matisse feront partie des nombreux artistes français dont le magazine s’entoure alors que le couturier parisien Charles-Frederick Worth fait la une de ses pages et que Paul Poiret inspire les dessins d’Erté dans les années folles.
Magazine de luxe avant-gardiste, les créations de Madeleine Vionnet et d’Elsa Schiaparelli avec les illustrations de Cassandre lui donnent une dimension métaphysique et antique. Diana Vreeland au côté de Carmel Snow et Alexey Brodovitch ont propulsé le titre au sommet. En1947 avec le New Look de Christian Dior c’est l’âge d’Or mais les années 1950 remettent en question Bazaar comme le montre Audrey Hepburn dans le film Funny Face pour en arriver à la révolution Pop et Op du numéro futuriste d’avril 1965.Par la suite, le photographe Hiro s’inspire de l’art cinétique avec ses couleurs et ses flashs. Les années 70 font danser une nouvelle édition colorée et brillante avant que les années disco donnent le ton au Bazaar des années 80. C’est en 1992 que la direction artistique renoue avec l’élégance classique de ses débuts.
L’exposition est la première consacrée à un magazine en tant qu’acteur fondamental du système de la mode
et ouvre les portes d’un imaginaire à l’inspiration brillante et étonnamment juvénile malgré les années.


































































































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