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En 1929, sa muse et assistante Lee Miller devient sa maîtresse.
Leur relation amoureuse et créative leur permet de développer le potentiel esthétique de la solarisation. Meret Oppenheim pose pour lui en 1934 pour une série de nus qui demeure une de ses plus célèbres. Adrienne Fidelin, en 1936, devient sa muse sous le nom d’Ady Fidelin et cette nouvelle histoire d’amour se mêle étroitement à sa vie sociale et artistique dans le milieu si riche en talents du Montparnasse de l’époque.
La mode et son univers seront pour lui une manne commerciale qui lui permettra de vivre confortablement pendant plus de dix-huit ans. Cependant, après la défaite de la France en 1940, Man Ray d’origine juive fuit l’Occupation et rejoint Lisbonne.
Il s’embarque pour les Etats-Unis avec Salvador Dali et sa femme Gala ainsi que le cinéaste René Clair. Man Ray reste quelques jours à New York avant de rejoindre Hollywood où il rencontre sa deuxième femme Juliet. Il abandonne alors son envie de s’installer à Tahiti pour suivre les traces de Gauguin et se remet à peindre. Il choisit comme modèles des sculptures mathématiques qu’il avait photographiées à l’Institut Henri Poincaré et donne à chacune de ses toiles le titre d’une œuvre de Shakespeare.
C’est en 1951 que Man Ray revient à Paris et devient, douze ans plus tard, satrape du Collège de Pataphysique.
Mais l’époque glorieuse des années 30 baignée de fêtes et de paillettes est bien finie. C’est dans l’humidité obscure d’un ancien garage qu’il s’installe avec son épouse.
Son bouillonnant génie s’éteint le 18 novembre 1976 et sa tombe porte cet épitaphe « Unconcerned but not indifferent » - « Détaché mais pas indifférent ».
Œil de la mode, insatiable inventeur et à jamais créateur,
Man Ray demeure au panthéon de ce fabuleux Paris des années d’avant-guerre. Une exposition à l’élégance surréaliste au Musée du Luxembourg. Indémodable...
Man Ray
Mains peintes par Pablo Picasso 1935
épreuve gélatino-argentique 8,3 x 11,1 cm
Paris, Centre Pompidou, Musée national d’Art moderne/ Centre de création industrielle, dation en 1994 © Centre Pompidou, MNAM-CCI, dist. Rmn-Grand Palais / Guy Carrard
© Man Ray 2015 Trust / Adagp, Paris 2020


































































































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