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L‘exposition» L’Empire des Sens : de Boucher à Greuze” se tiendra prochaine- ment au Musée Cognacq-Jay, splendide résidence au cœur du Marais, dans huit de ses salles normalement destinées aux collections permanentes.
Le décor d’anciennes boiseries a laissé la place à une atmosphère intimiste, feutrée, dans des tonalités de bleus profonds qui rappellent les boudoirs du XVIIIe siècle.
Cette exposition est un vrai voyage sensuel au sein de l’univers des passions et des désirs charnels. Elle commémore le 250ème anniversaire de la mort de François Boucher. Ce peintre de Louis XV demeure l’artiste clef du développement de l’art érotique de son époque. Il a immortalisé les secrets d’alcôves en représentant la beauté féminine dans toute sa volupté. Ses déesses exhibent à loisir leurs charmes en de languides positions suggestives, creusant à l’envie leurs reins pour mettre en valeur leurs fessiers dénudés, jouant des courbes de leurs corps pour en souligner l’extase offerte.
Nymphes libertines ou superbes odalisques, toutes se soumettent avec délice à l’empire des sens.
Le siècle des Lumières interdisait de faire poser des modèles déshabillés.
Les artistes de cette époque, maîtres et élèves tels que Watteau, Greuze et Fragonard, ont rivalisé d’habileté pour représenter les pulsions les plus charnelles en prenant pour modèles des femmes aux mœurs légères.
Boucher, le célèbre « peintre des Grâces», symbolise le Rococo français. Il exécutait bien sûr des œuvres commanditées sur le thème de la pastorale montrant l’amour chaste entre doux bergers et fillettes innocentes.
Antoine Watteau (1684-1721), Le Jugement de Pâris, vers 1718-1721 , huile sur bois, Paris, musée du Louvre, département des Peintures © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux


































































































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