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Conteur, enfant-lecteur, Hugo Pratt était un passionné d’Ernest
Hemingway, de Jack London, de Robert-Louis Stevenson, un adolescent
de « l’âge des extrêmes ».
De la seconde guerre aux colonies italiennes, il a su transcrire ce drame
et cette aventure en passant de l’encre noire à la page blanche, de l’ombre
à la lumière pour en faire une synthèse palpitante comme un tango dans
l’éclair d’un couteau.
Aquarelles, encres de chine et lithographies vibrent sur le vent du large et
emportent les cœurs au rythme de cet éblouissant voyageur, superbe brun
ténébreux à la démarche aussi sûre que nonchalante.
Ce fascinant marin fait à jamais tanguer les cœurs de ses lecteurs
avec son charme délicieusement ironique, totalement égocentrique
et irrémédiablement solitaire.
Ulysse des temps modernes, grand amateur de Shakespeare,
il peuple ses rêves de nos fantasmes de liberté
en sa quête d’éternité.
Hugo Pratt, Felix Van Luckner. J’avais un rendez-vous, 1994
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